“Nos rigidités sont directement reliées à nos peurs sous-jacentes”

Selon Will Schutz, la performance d’une équipe est altérée par la somme des rigidités individuelles des membres de cette équipe. Mais que signifie exactement ce concept de rigidité ?

Dans mes comportements vis-à-vis des autres, j’ai des préférences. Par exemple, je préfère contrôler les autres qu’être contrôlé.
L’approche de l’Elément Humain nous propose d’explorer nos préférences comportementales par un questionnaire très élaboré, le FIRO B (B pour Behaviors et FIRO pour Fundamental Interpersonal Relations Orientation). Ce FIRO nous permet d’évaluer à quel degré se situent nos préférences. Je peux tout à fait préférer contrôler les autres à 9 ou à 6, ce qui n’a pas la même signification pour mon autodiagnostic.

Nos préférences sont directement reliées à nos rigidités.
La rigidité peut se définir par le refus de bouger de la seule position que je vais avoir. Imaginez si deux ou davantage de personnes, dans la même équipe, deviennent rigides, cela peut conduire le groupe à une impasse complète, avec aucune décision possible. Ainsi qu’à des conflits.Si j’ai une préférence à 9 sur le fait de contrôler les autres et une préférence à 1 sur le fait d’être contrôlé, je vais développer une rigidité sur le contrôle. Par exemple, je vais avoir du mal à supporter des décisions qui me seront imposées, contraires à mon avis, lors d’un projet. Je vais donc freiner des quatre fers (le comportement dit passif-agressif), ou bien me montrer ouvertement hostile, ou bien râler ou contrecarrer tout ce qui sera effectué (ou tenté de l’être), ou manipuler, etc.
Ces comportements s’appellent des mécanismes de défense.
Dans l’Elément Humain, les mécanismes de défense sont directement reliés à nos peurs. Pour la dimension du contrôle par exemple, la peur associée est la peur d’être incompétent ou d’être humilié.
Ainsi, nos rigidités sont directement reliées à nos peurs sous-jacentes. Si j’ai peur d’être humilié, je vais préférer le contrôle (tant que je contrôle l’autre, je minimise le risque d’être humilié par l’autre) et je vais donc développer une propension à être rigide dans mes comportements avec les autres.
C’est en cela que nos préférences sont directement reliées à nos rigidités.

Que faire avec nos rigidités ?
A part suivre un séminaire Elément Humain, qui serait idéal, car les questionnaires représentent un outil incontournable pour comprendre et analyser nos comportements, vous pouvez d’ores-et-déjà vous interroger sur vos préférences comportementales liées aux  dimensions de la relation, telles que les a modélisées Schutz : l’inclusion, le contrôle et l’ouverture.
Vous pouvez vous demander par exemple comment vous agissez dans une situation où vous ne connaissez personne ; attendez-vous que l’on vienne vers vous (= j’attends que les autres m’incluent) ou bien allez-vous facilement et spontanément vers les autres (=je m’inclus).
Avez-vous du mal à déléguer, êtes-vous toujours surchargé, êtes-vous perfectionniste (= j’ai besoin de contrôler) ou bien savez-vous lâcher prise et déléguer (= mon besoin de contrôle est relatif). Etc.

Quoi qu’il en soit, si vous êtes un manager, lorsque votre équipe ou un collaborateur piétinera la prochaine fois, orientez votre questionnement sur les rigidités et les peurs : vous risquez d’y voir de nouvelles perspectives !

Quelques grammes de souplesse dans ce monde de brutes….

 

 

Axelle MASSAUX