« Accueillir ce que l’autre nous exprime »

Dans la lignée de mon article Avoir ou ne pas avoir raison, nous pouvons encore affiner notre posture… Valider la raison de l’autre, c’est toucher notre authenticité dans notre ouverture au monde de l’autre.

Souvenez-vous, dans mon article, j’expliquais ceci :
Ainsi, il est sage, lorsque nous nous confrontons, de pouvoir exprimer à l’autre que nous avons entendu sa position et ses arguments et que nous les accueillons comme légitimes et existants. Nous demandons à l’autre d’en faire de même. Une fois ces arguments et points de vue validés par chacun des interlocuteurs, le désaccord deviendra plus doux, chacun des interlocuteurs s’étant senti entendu.

Valider la raison de l’autre, c’est d’abord accueillir ce qu’il nous exprime. Accueillir signifie être en posture d’écoute et d’ouverture face à l’autre, autant dans son non verbal, dans son esprit que dans une présence émotionnelle authentique.
Valider la raison de l’autre, ce sera, après, lui dire, de façon explicite, que nous avons entendu ses arguments et que nous leur accordons, de façon inconditionnelle, leur existence et, surtout, leur légitimité.
La raison de l’autre existe et est légitime uniquement parce que c’est la sienne. Ma raison existe et est légitime uniquement parce que c’est la mienne.

« Je comprends »
Avez-vous déjà vécu l’un de ces échanges détestables, où vous avez un différend à régler (avec une hotline, par exemple) et que, expliquant et ré-expliquant votre problème, votre interlocuteur vous récite un « je comprends, monsieur » ou « je comprends bien, madame », tout en vous répétant, invariablement, la même réponse, laquelle, évidemment, est tout sauf la solution satisfaisante à votre problème ? Certes, votre interlocuteur aura bien retenu ce qu’il aura appris à sa formation, car le « je comprends » fait partie des méthodes utilisées pour apaiser les clients mécontents. Sauf que lorsque l’on n’en saisit pas la subtilité fonctionnelle chez l’autre, on va droit dans le mur…
Dire à l’autre « je comprends » serait  une forme de validation de sa raison, si et seulement si elle était employée avec un ingrédient essentiel : l’authenticité.

Comprendre l’autre est un acte bien plus profond que simplement entendre ce qu’il nous dit et en accuser réception. Il s’agit de pleinement accueillir, avec enthousiasme, authenticité, et de façon inconditionnelle, son monde, duquel est issu ce qu’il nous explique.
Lorsque mon échange avec l’autre est de nature conflictuelle, ou bien que nous sommes en désaccord, la raison de l’autre sera l’explication de ce qui se passe pour lui, l’émotion ou le ressenti qu’il nous exprimera, ou bien son point de vue, son opinion, sa position.

« Je comprends » un cran au-dessus : valider la raison
A ce moment-là, pour qu’il se sente entendu et compris, je vais lui exprimer que je le comprends « un cran au-dessus » : je vais valider sa raison. Je vais, par exemple, lui dire « tu t’es senti blessé et déçu, et je comprends que tu aies pu vivre ma réponse ainsi. »
Valider la raison de l’autre, c’est reformuler ce que j’ai compris de ce qu’il vivait ou avait vécu par rapport à ce dont nous parlons, pour ensuite lui exprimer mon empathie authentique ou la solution que je lui propose.

Ainsi, valider la raison de l’autre est une question de reformulation + d’authenticité.
C’est aussi accueillir pleinement l’ouverture de l’autre et l’en remercier d’une jolie façon.

A tous ces merveilleux outils, à ces génies qui les ont pensés… et aux bienfaits que vous pouvez chacun en tirer pour une vie transformée,

Axelle MASSAUX